Construire durable 

29 - Septembre - 2021

À la fois durable et écologique, l’acier fait partie des matériaux les plus utilisés notamment pour les constructions. C’est un matériau plébiscité en raison de son caractère naturel et de la possibilité de le recycler à l’infini. Il s’agit donc d’une matière qui convient parfaitement pour se conformer aux exigences des nouvelles normes écologiques actuelles. L’acier demeure naturel depuis sa fabrication à son intégration aux différents ouvrages de construction.
Le plus impressionnant avec ce matériau est que ses multiples recyclages n’altèrent en rien sa qualité et sa composition. En plus d’être naturel et écologique, il est également économique tant sur le plan financier que sur celui des ressources naturelles. Au-delà du recyclage, on peut réellement dire que l’acier se régénère. Pour preuve, un acier recyclé pour la 20ᵉ fois conserve les mêmes propriétés et la même constitution que l’acier original dont il est tiré. Cela reste inchangé pour chaque génération dérivée d’un recyclage précédent.
Avec l’acier, les ressources minières sont sauvegardées surtout qu’il y a recyclage et recyclage. En effet, si vous prenez l’exemple du bois, malgré son statut de ressource verte, son recyclage n’est d’abord pas aisé et une fois réalisé, la qualité est vraiment diminuée. Le bloc béton quant à lui n’est recyclable qu’une seule fois.
Ces quelques exemples viennent démontrer la suprématie de l’acier, qui pourtant reste une filière plombée. Il est vrai que l’acier fait de plus en plus parler de lui récemment, mais son utilisation a débuté il y a plus d’un siècle. C’est d’ailleurs à partir du procédé Martin-Siemens en 1856 que les premiers aciers recyclés ont vu le jour. Ce procédé permet de réaliser des fontes, mais également des fusions de métal indispensables au recyclage.

Les performances énergétiques

L’acier est durable, infiniment recyclable, mais ce procédé entraîne aussi la perte d’une partie de l’acier à recycler. Selon les estimations, la perte ne dépasserait pas 10 %, ce qui conduit au rapport de 10 tonnes d’acier utilisé pour une tonne d’acier fabriquée. En revanche, il n’est pas techniquement possible de comparer chaque type de matériau selon la tonne sans oublier la contribution des éléments extérieurs en ce qui concerne la construction. Déjà, que certains matériaux sont plus légers ou plus lourds que d’autres, la comparaison est donc loin d’être efficace.
Les données tendent à affirmer que d’ici peu, le poids d’énergie grise de la construction et la consommation de la construction proprement dite se verront être équilibrés. Les constructions devront atteindre des performances énergétiques de plus en plus importantes. Ce qui devrait limiter leur impact sur l’environnement.

La consommation de matières premières

Lorsqu’on associe le domaine de la construction neuve à celui de la rénovation, la consommation de produits et de matières avoisine les 480 millions de tonnes tous les ans. Ces données ont été recueillies sur les deux dernières décennies. Pour ce qui est de la part de l’acier utilisé pour les constructions, elle n’occupe qu’entre 5 et 6 millions de tonnes tous les ans sur la même période.

La part des déchets

Toute consommation engendre obligatoirement des déchets et le secteur de la construction n’est pas en reste. En dehors des travaux publics, la quantité de déchets issue des travaux de construction est environ de 38 millions de tonnes avec 2% environ attribués aux déchets classés non dangereux comme les métaux. D’après SOeS (Service de l’Observation Et des Statistiques), une grande partie de ces déchets est valorisée et recyclée.
En ce qui concerne les déchets issus des métaux, presque la totalité subit un recyclage et une réutilisation pour d’autres travaux de construction. Vu que l’acier est facile à trier parmi les autres métaux, les opérations de recyclage sont grandement facilitées. Le tri peut s’effectuer également dans des centres hors site. Rien qu’en 2018, un ensemble de 12 millions de tonnes qui composaient le gisement de métaux ferreux a été recyclé. Plus de 7 millions de tonnes étaient composées d’acier issu de la récupération.
En outre, avec le règlement européen n° 333/2011, on ne parle plus de déchets, mais de chutes. En réalité, selon ce règlement les résidus et débris de métal n’ont plus le statut de déchet, mais plutôt celui de chute sous certaines conditions. Ces « chutes » sont à conditionner pour être ensuite réutilisées. L’acier a ainsi de beaux jours devant lui surtout avec les centres de récupérations installés non loin des chantiers de construction.

Le point sur le volet écologique et la durabilité de la construction

L’utilisation de l’acier est très respectueuse de l’environnement et pas seulement du point de vue du recyclage. En effet, les matériaux en acier sont en majorité construits d’avance industriellement. De ce fait, il y a moins de manipulation sur les chantiers, moins de déchets ou « chutes » produites et la non-nécessité d’utiliser de l’eau. Cela accélère également les travaux avec des délais de livraison très courts surtout que l’acier reste facile à manipuler. Ceci, quelle que soit sa forme initiale et la forme finale à lui donner.
Toujours dans la même lancée, les constructions avec de l’acier n’émettent pas de bruits, ne produisent presque pas de poussières et sont assez propres. Ces chantiers n’entraînent pas de difficultés de circulation urbaine encore moins de nuisances à proximité. Il s’agit véritablement de chantiers silencieux qui passent même inaperçus tant ils s’intègrent dans l’environnement.
En outre, lorsqu’on aborde l’aspect de construire durable, ce n’est pas tant les caractéristiques des matériaux utilisés qui sont examinés à la loupe. La durabilité s’applique surtout à la manière dont les matériaux sont mis à contribution pour parfaire la bâtisse. Inutile donc de comparer la durabilité des matériaux, mais plutôt leur intégration et leur rôle dans la construction et aussi le potentiel de recyclabilité.

L’acier très économe

Économiser de l’énergie est au cœur de toutes les préoccupations et cela commence depuis sa propre habitation. Le point majeur de ces économies est de limiter les dépenses en chauffage, en électricité et parfois en eau. Cela passe principalement par l‘utilisation de matériaux de construction étanches, isolants et durables. De tous les matériaux, l’acier est celui qui répond le mieux à tous ces critères.
Ainsi, l’acier offre une excellente isolation thermique, mais également phonique tout en réduisant considérablement les pertes d’énergie. Bien évidemment, pour avoir de bonnes performances, l’acier devra être mis en association avec des matériaux qui favorisent l’isolation comme les mousses acoustique, les isolants phoniques ou la laine de verre ou de ouate par exemple. De plus, grâce à la durabilité et la facilité de manipulation de l’acier, il est aisé de refaire à tout moment les travaux pour une rénovation ou un réaménagement ou même une déconstruction.

Le cas de la déconstruction

La déconstruction est une opération qui s’apparente à la démolition, mais qui aide à conserver et à récupérer presque l’intégralité de la bâtisse. Il est possible de tout récupérer et recycler sauf certaines pièces qui se retrouvent en profondeur surtout dans les fondations. La déconstruction s’applique aux bâtiments en fin de vie. Au même titre que la construction, elle s’effectue en silence, sans poussières avec des déchets réduits et aptes au recyclage.
Lorsqu’il s’agit d’une construction réalisée avec de l’acier, le démontage est facilité avec la capacité de triage élevé de l’acier. Le démontage s’effectue rapidement et en parfaite sécurité sans la nécessité d’une mise à la décharge. L’acier bénéficiant d’un système de recyclage et de valorisation de pointe aide à économiser sur le plan financier, mais aussi par rapport aux ressources naturelles. Dans le cadre de la déconstruction, les éléments métalliques retrouvés sont pour la plupart immédiatement réutilisables.

L’acier et l’économie dite circulaire

L’économie circulaire fait référence à une réutilisation des ressources disponibles pour limiter le gaspillage, réduire l’impact environnemental et favoriser le recyclage. Lorsqu’on l’applique à la filière des métaux, cette dernière présente quatre avantages majeurs. Il y a en premier lieu la réduction de la masse des produits utilisés, ce qui conduit à la réduction de la quantité totale de matières utilisée. Depuis plusieurs décennies, les fabricants de l’acier réduisent à la fois la quantité de la matière première, mais aussi l’énergie indispensable à la conception de l’acier.
Le deuxième avantage est celui de la réutilisation. Dans l’immobilier comme dans l’automobile, l’acier est réutilisable avec ou même sans une remise à neuf. C’est dans cette optique que s’inscrit le troisième avantage qui est celui de la remise à neuf. L’acier est remis à neuf dans certains cas puis réintroduit dans le cycle de construction. La remise à neuf diffère de la réparation de l’acier. Elle a également une certaine différence avec la restauration de même que le démontage complet.
Il y a enfin l’avantage du recyclage. L’acier se recycle à l’infini et dans son intégralité. Les éléments en acier intègrent ce qu’on appelle une boucle fermée de matériau. Le recyclage de l’acier présente un double avantage : une récupération très facile et une excellente viabilité économique. Grâce aux propriétés magnétiques de l’acier, la récupération est facilitée depuis n’importe quelle provenance du métal. De plus, la ferraille de l’acier dispose d’un prix assez élevé, ce qui rend le recyclage très rentable.
En termes de matériaux recyclés, l’acier est celui qui bat tous les records avec plus de 600 millions de tonnes qui sont recyclées tous les ans. Le recyclage ne prend d’ailleurs pas seulement les déchets après utilisation, mais également les résidus en cours de travaux.

L’analyse des données sur la durée de vie des matériaux et des bâtiments

L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) aide à déterminer les conséquences (positives comme négatives) d’un matériau depuis sa fabrication à son recyclage (ou destruction) en passant par son utilisation. L’ACV s’intéresse de ce fait à la construction des bâtiments en s’appuyant sur les influences des matériaux ainsi que du chantier sur la construction et sur l’environnement. Elle recueille également des informations en ce qui concerne la durée de vie du bâtiment avec l’entretien, les dépenses énergétiques et d’eau, la maintenance, la production et l’expulsion de déchets et bien d’autres.
L’ACV s’intéresse également de près à la déconstruction avec les différentes étapes nécessaires et également le traitement de chaque matériau récupéré. Lorsqu’on jumelle l’écoconstruction à l’ACV, cette dernière vise trois principaux objectifs à atteindre. Le premier consiste en l’identification du potentiel d’amélioration de l’ensemble des performances environnementales. Le second fait référence à la comparaison des performances en fonction de plusieurs options de construction différentes. Enfin, l’ACV effectue une déclaration de la performance des bâtiments.

Zoom sur la démarche HQE®

Lancée depuis 1996, la démarche HQE® (haute qualité environnementale) offre aux experts en construction ou en réhabilitation de bâtiment, une méthode destinée à les guider dans le choix des solutions et dispositifs pour la construction. L’objectif de ces solutions est d’obtenir la meilleure qualité environnementale possible. Cette démarche est à l’endroit des habitations, des structures d’activité, mais également des bâtiments du secteur tertiaire.
La démarche concerne entre autres les maîtres d’ouvrages, les maîtres d’œuvre, les entrepreneurs, etc. Elle se base à la fois sur le management (l’organisation de l’expert en bâtiment) et sur les buts à atteindre au sein des 14 cibles environnementales. La particularité avec cette démarche est qu’elle est absolument volontaire, favorise l’écoconstruction des bâtiments et également des produits. Elle séduit davantage les maîtres d’œuvre et les maîtres d’ouvrages. Il ‘agit d’une démarche purement française appliquée en France.
Mais dans d’autres pays, il y a aussi des démarches similaires ainsi que des labels pour mettre en avant la problématique de l’environnement au cœur de la conception des bâtiments. Ces derniers s’inscrivent ainsi petit à petit dans une dynamique de développement durable et de construction écologique. À titre d’exemple, il y a entre autres : « PASSIVHAUS en Allemagne », « LEED aux États-Unis », « BREEAM en Grande-Bretagne », « MINERGIE en Suisse » et bien d’autres dispositifs à travers le monde.

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