Selon l’ADEME, la filière de la méthanisation s’implante progressivement en France avec un nombre de 500 unités en 2018 et des perspectives promettant l’atteinte d’un parc de 1.000 unités pour 2023. De plus en plus d’exploitants agricoles s’y intéressent de près et n'osent pas encore se lancer dans la production de cette nouvelle énergie verte autoproduite et riche en potentiels. Par principe, une unité de méthanisation possède un fonctionnement simple avec des atouts bénéfiques considérables pour une exploitation agricole et pour le territoire.
Une unité de méthanisation accueille les éléments, outils et machines qui produiront le biogaz et le biométhane à partir du traitement des déchets organiques recueillis et stockés dans le bâtiment de stockage. Par définition, la méthanisation est un procédé naturel fondé sur le principe de digestion anaérobie (sans la présence d’oxygène) pendant le processus de traitement des matières premières organiques (les intrants). Ceux-ci seront traités de façon à obtenir un substrat réduit sous la forme d’une masse dégradée par l’effet de bactéries dans un milieu pauvre en oxygène. Ces conditions engendrent la production de méthane. Le biogaz nécessite l’installation d’une unité de méthanisation pour sa production dans une exploitation agricole.
La première étape consiste à rassembler sur place les déchets organiques qui seront nécessaires aux activités de l’unité de méthanisation en vue de fabriquer le biogaz. Ces déchets sont des effluents d’élevage, du fumier, des déchets verts ou agricoles. Ils sont de sources variés et dépendent uniquement de ce que l’exploitant peut collecter dans son exploitation ou aux alentours de celle-ci. Dès leur arrivée, ils sont entreposés dans un bâtiment de stockage où leur qualité et leur taux d’humidité sont régulièrement contrôlés.
L’étape suivante consiste à introduire ces intrants dans le digesteur encore appelé méthaniseur. Il s’agit d’une grande cuve dans laquelle le substrat subit un processus de digestion anaérobie. Celui-ci implique un traitement et une transformation de ces déchets. Ils sont brassés, chauffés et privés d’oxygène pour maximiser le processus de dégradation par les micro-organismes présents dans la cuve.
Ce traitement implique une réaction biologique favorisant la production du biogaz. Au terme de ce processus de méthanisation, la matière résiduelle s’appelle le digestat. Il est entreposé dans un post-digesteur pour être transformé en engrais naturel qui est une alternative très appréciée aux classiques engrais chimiques. Cet engrais peut être utilisé par l’exploitation ou commercialisé. Le biogaz produit peut servir à cogénérer de la chaleur et de l’électricité. Il arrive que la centrale de méthanisation si elle est importante puisse être raccordée au réseau de gaz naturel local.
Le biogaz recueilli subira une épuration en vue d’obtenir du biométhane qui pourra être injecté dans le réseau. Grâce à l’intervention d’un technicien du réseau, le passage du biogaz dans une unité d’injection permettra de l’odoriser et de contrôler sa qualité avant l’injection dans le réseau collectif.
Les pouvoirs publics encouragent vivement l’injection de biométhane dans le réseau, car elle permet de croître la part des énergies renouvelables dans la consommation des Français, cette activité participe à l’économie circulaire des territoires régionaux.
Avant tout, l’élaboration d’un projet de production de biométhane nécessite la vérification de l’éligibilité de votre future implantation du point de vue de la localisation de votre site et de votre capacité de production. Une fois ces informations obtenues, une étude de faisabilité pourra être efficacement menée.
Vous avez la possibilité de simuler votre capacité de production de biométhane. Pour cela, il faut sélectionner vos déchets organiques, et selon leur source et leur quantité, vous pourrez savoir leur potentiel méthanogène. Cet indicateur est différent selon la catégorie de déchets. Ensuite, un simulateur vous indiquera votre capacité de production de biométhane en fonction de la quantité de vos différents intrants.
Il est primordial de tenir compte pour la faisabilité de votre projet de la distance entre votre site deméthanisation et le réseau de gaz local. Votre raccordement vous permettra d’injecter votre biométhane dans votre réseau. La proximité de votre site de méthanisation est donc essentielle. Toutefois, des travaux d’adaptation du réseau pourront être entrepris par les opérateurs du réseau de votre territoire pour permettre votre raccordement.
Le fonctionnement d’une unité de méthanisation comporte beaucoup d’avantages pour votre exploitation. Cependant, si vous souhaitez entreprendre un projet d’installation, il est primordial de bien approfondir la phase préparatoire. Renseignez-vous auprès de professionnels à votre écoute. Ils vous prodigueront des conseils avisés pour vous aider.
Selon la zone géographique où vous vous trouvez, vous pourrez rencontrer des facilités ou des difficultés pour concrétiser votre projet. Seule une étude de faisabilité aura la possibilité de valider ou non la mise en œuvre de votre projet de méthanisation.
Crédit photo : ETS Bobet
